Contrats

Contrats d’effacement : réduisez votre consommation et gagnez de l’argent

February 2025
4 min

L’effacement : un outil stratégique pour le réseau électrique

Dans un contexte de transition énergétique et face à des pics de consommation de plus en plus fréquents, les contrats d’effacement se présentent comme une solution intelligente, à la croisée des enjeux économiques, écologiques et énergétiques. Ce dispositif permet aux entreprises de réduire temporairement leur consommation d’électricité, sur sollicitation du gestionnaire de réseau, en contrepartie d’une rémunération. Une opportunité encore méconnue, mais particulièrement intéressante pour les professionnels.


L’effacement de consommation consiste à diminuer volontairement, à certains moments, sa demande d’électricité afin de soulager le réseau lors de tensions, notamment en période de forte sollicitation. Ce mécanisme permet d’éviter le recours à des centrales thermiques coûteuses et polluantes, ou dans les cas extrêmes, à des délestages. En ce sens, l’effacement contribue directement à l’équilibre du système électrique national. Il s’inscrit aussi dans la logique de flexibilité indispensable à l’intégration des énergies renouvelables, dont la production est intermittente par nature.

Comment fonctionne un contrat d’effacement ?

En France, le dispositif est encadré et organisé par RTE (le gestionnaire du réseau de transport d’électricité), qui lance des appels d’offres pour définir les besoins d’effacement. Ce sont ensuite les opérateurs d’effacement – également appelés agrégateurs – qui assurent l’interface entre RTE et les entreprises consommatrices. Lorsqu’une entreprise accepte de participer, elle s’engage à réduire sa consommation sur demande, selon des modalités définies à l’avance. Elle reçoit alors une double rémunération : une prime à chaque activation effective, et une rémunération annuelle pour sa disponibilité.


Les entreprises concernées disposent généralement d’une puissance effaçable d’au moins 500 kW. Elles doivent être en capacité de moduler leur consommation sans impacter leur activité. Cela peut se traduire par un ralentissement temporaire d’une chaîne de production, l’ajustement de systèmes de climatisation ou de refroidissement, ou encore par le basculement vers une source d’énergie locale comme un groupe électrogène ou une batterie stationnaire. L’approche dépend des caractéristiques de chaque site, mais elle est particulièrement adaptée aux secteurs industriels, agroalimentaires ou logistiques.

Intérêt pour les entreprises

Le premier bénéfice est évidemment économique. En participant à un programme d’effacement, une entreprise perçoit une rémunération qui peut devenir une nouvelle source de revenus ou financer des investissements techniques. Mais au-delà du gain financier, cette démarche permet aussi de réduire son empreinte carbone en contribuant à éviter le recours à des énergies fossiles pendant les pics de demande. Enfin, cela constitue un véritable levier de valorisation dans le cadre d’une stratégie RSE, en montrant l’implication concrète de l’entreprise dans la transition énergétique.

Quelles sont les conditions pour souscrire ?

Pour pouvoir participer, l’entreprise doit être équipée d’un compteur communicant, disposer d’une organisation réactive et d’un process flexible. Le contrat précise les délais de prévenance et les conditions d’activation. L’effacement n’est déclenché que lorsque la situation du réseau le justifie. À noter que ce modèle ne convient pas à toutes les structures : les activités rigides ou celles déjà très optimisées énergétiquement peuvent avoir du mal à dégager un potentiel d’effacement suffisant.

Si les effacements dits « diffus » (chez les petits consommateurs) sont encore peu rentables, les grands sites industriels jouent déjà un rôle majeur. Le marché français continue de croître, porté par les besoins accrus de flexibilité du système électrique. Dans les années à venir, l’effacement pourrait bien devenir un outil incontournable pour conjuguer performance économique et engagement environnemental.