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Copropriétés et rénovation énergétique : défis, leviers et obligations en 2025

June 2025
4min

La transition énergétique dans les copropriétés : état des lieux et perspectives

Face à l’urgence climatique, à la hausse des coûts de l’énergie et à l’évolution rapide du cadre réglementaire, la rénovation énergétique des copropriétés s’impose comme un enjeu prioritaire. Isolation, chauffage, ventilation : les travaux à mener sont essentiels pour réduire les consommations, améliorer le confort des résidents et valoriser le patrimoine collectif. Les obligations se multiplient, les aides se structurent, et les syndics endossent un rôle central dans cette dynamique de transition. Pour comprendre ce mouvement de fond, il est nécessaire d’en décrypter les ressorts, les leviers et les perspectives à long terme.

Pourquoi la rénovation énergétique est devenue une priorité en copropriété

La rénovation énergétique des copropriétés est aujourd’hui un enjeu important pour répondre aux défis écologiques, économiques et sociaux. En France, le secteur du bâtiment consomme près de 45 % de l’énergie totale. Les immeubles d’habitation, souvent anciens et mal isolés, sont donc directement concernés par les efforts à fournir pour réduire cette consommation.

Les pouvoirs publics ont fixé des objectifs clairs pour améliorer l’efficacité énergétique des logements. Pour y parvenir, ils ont mis en place de nouvelles règles qui incitent les copropriétés à engager des travaux : réalisation d’un diagnostic de performance énergétique (DPE) collectif, planification des rénovations à moyen terme, création d’un fonds dédié aux travaux. Ces mesures visent à rendre les immeubles moins gourmands en énergie et plus respectueux de l’environnement.

Mais rénover une copropriété ne présente pas seulement un intérêt écologique. C’est aussi une opportunité économique pour les copropriétaires. En réduisant les pertes de chaleur ou en modernisant les systèmes de chauffage, la facture énergétique diminue. Cela allège les charges et aide à convaincre les copropriétaires. De plus, un immeuble bien entretenu, avec de meilleures performances énergétiques, prend de la valeur sur le marché immobilier.

La rénovation énergétique a aussi une dimension sociale. En améliorant l’isolation et la qualité de l’air intérieur, on améliore le confort de vie des habitants. Et en diminuant les factures, on aide aussi les ménages les plus modestes à sortir de la précarité énergétique. C’est donc un enjeu global, qui concerne à la fois la planète, le portefeuille des copropriétaires et la qualité de vie dans les immeubles collectifs.

Le cadre réglementaire : des obligations de plus en plus structurantes

La réglementation sur la rénovation énergétique des copropriétés s’est durcie ces dernières années. Plusieurs textes imposent désormais des démarches précises, comme le DPE collectif, obligatoire avant fin 2024 pour les immeubles avec chauffage collectif, ou le plan pluriannuel de travaux (PPT), exigé pour les copropriétés de plus de quinze ans.

D’autres règles s’appliquent selon les cas, comme le décret Tertiaire pour les bâtiments mixtes à usage professionnel, ou l’obligation de constituer un fonds travaux représentant au moins 5 % du budget annuel. Certaines copropriétés doivent aussi réaliser un audit énergétique, notamment pour accéder aux aides. Même lorsqu’il n’est pas obligatoire, il reste fortement recommandé.

Sous l’effet de ce cadre réglementaire renforcé, les copropriétés doivent désormais anticiper, planifier et s’entourer de professionnels qualifiés, avec un rôle essentiel confié au syndic.

Le rôle du syndic dans la transition énergétique

En réponse aux nouvelles règles, le syndic joue aujourd’hui un rôle essentiel dans la rénovation énergétique des copropriétés. Sa mission ne se limite plus à la gestion quotidienne de l’immeuble : il devient un véritable coordinateur de projets techniques et réglementaires.

Il doit notamment faire réaliser le DPE collectif avant fin 2024, mettre en œuvre le PPT, coordonner les audits énergétiques dans les grandes copropriétés et assurer la gestion du fonds travaux, devenu obligatoire depuis 2015.

Le syndic est aussi un relais d’information auprès des copropriétaires. Il doit être en mesure de leur expliquer les enjeux de la rénovation énergétique et de leur présenter les dispositifs d’aide disponibles, comme MaPrimeRénov’, les certificats d’économies d’énergie ou l’éco-prêt à taux zéro.

Au-delà de ces obligations, il lui est demandé d’adopter une posture active, en organisant des réunions d’information, en sensibilisant les copropriétaires aux bénéfices des travaux et en s’entourant de professionnels qualifiés pour mener à bien les projets. Il devient ainsi un référent opérationnel capable de mobiliser l’ensemble de la copropriété dans une démarche durable.

Piloter la rénovation : les savoir-faire essentiels pour les syndics

La rénovation énergétique d’une copropriété exige du syndic bien plus qu’une simple gestion administrative. Pour mener un projet à bien, il doit combiner plusieurs types de compétences.

Sur le plan technique, il doit comprendre les grandes lignes de la performance énergétique d’un bâtiment, savoir lire un DPE ou un audit, et pouvoir échanger efficacement avec les professionnels du secteur.

Il doit aussi maîtriser le cadre juridique et réglementaire, suivre les évolutions de la législation, et connaître les dispositifs d’aides comme les certificats d’économies d’énergie, MaPrimeRénov’ Copropriétés ou l’éco-prêt à taux zéro.

La gestion de projet est un autre volet essentiel : le syndic doit coordonner les intervenants, suivre les délais et les budgets, et encadrer les appels d’offres.

Enfin, il doit savoir communiquer avec les copropriétaires, expliquer les enjeux, répondre aux questions et créer une dynamique collective autour du projet. Ces compétences sont aujourd’hui indispensables pour assumer pleinement son rôle dans la transition énergétique.

Optimiser la rénovation : les outils et appuis à disposition des syndics

Pour accompagner efficacement une rénovation énergétique, le syndic doit mobiliser les bons outils et les bons partenaires. Des logiciels de suivi énergétique, des simulateurs d’aides financières et des plateformes collaboratives facilitent la gestion technique, la planification et les échanges avec les copropriétaires.

Des ressources documentaires sont également accessibles : guides pratiques, fiches techniques et veilles réglementaires aident à mieux structurer les démarches. L’accompagnement par des experts est souvent nécessaire. Les assistants à maîtrise d’ouvrage (AMO), bureaux d’études ou entreprises certifiées RGE apportent un appui technique et méthodologique essentiel.

Enfin, pour sécuriser le financement, le syndic doit savoir combiner différents dispositifs, comme MaPrimeRénov’ Copropriété, les CEE ou l’éco-prêt à taux zéro collectif. Bien utilisés, ces outils renforcent la crédibilité du projet et facilitent l’adhésion des copropriétaires.

Rénovation énergétique : un défi exigeant, une opportunité à saisir pour les syndics

La rénovation énergétique impose aux syndics de monter en compétences, notamment sur les aspects techniques, réglementaires et financiers. Malgré les outils disponibles, la gestion de projet reste complexe : il faut coordonner les intervenants, suivre les aides, tout en assurant la gestion quotidienne de la copropriété.

Convaincre les copropriétaires, gérer les réticences et sécuriser le financement sont des freins fréquents. Mais ces défis peuvent devenir des leviers. En intégrant l’accompagnement à la rénovation dans leurs services, les syndics renforcent la confiance, se démarquent et créent de nouvelles collaborations avec des acteurs spécialisés. Ceux qui s’adaptent rapidement prennent une longueur d’avance.

Anticiper les évolutions du métier de syndic

La transition énergétique en copropriété ne fait que commencer. Dans les années à venir, le cadre réglementaire va continuer de se renforcer, avec de nouvelles obligations sur la performance énergétique, les matériaux ou l’impact environnemental global des bâtiments.
En parallèle, les outils numériques vont devenir incontournables : suivi des consommations en temps réel, gestion collaborative des projets, automatisation des démarches administratives... Les syndics devront s’adapter à cette digitalisation croissante.

Le métier lui-même va évoluer. Certains se spécialiseront dans l’accompagnement à la rénovation, d’autres élargiront leurs compétences vers la gestion de l’eau, la biodiversité ou l’économie circulaire.
Enfin, de nouveaux modèles économiques vont émerger : tiers-financement, contrats de performance énergétique, solutions clés en main avec garanties de résultat. Les syndics devront savoir repérer ces options et les proposer aux copropriétaires.

Anticiper ces évolutions, c’est déjà se préparer à mieux accompagner les copropriétés dans leur transformation.

Face aux nouvelles obligations, la rénovation énergétique en copropriété devient incontournable. En s’y engageant dès aujourd’hui, les syndics peuvent anticiper les contraintes, valoriser leur rôle et accompagner durablement la transformation du parc immobilier.