Le 1er juillet 2025, le tarif d’acheminement du gaz naturel augmentera de 6,1 %. Cette évolution, bien qu’indirecte, entraînera une hausse moyenne de 1,4 % sur les factures TTC des particuliers. Décryptage de cette composante souvent méconnue, mais essentielle au fonctionnement du réseau de gaz en France.
L’ATRD (Accès des Tiers au Réseau de Distribution) est un tarif régulé destiné à financer la distribution du gaz naturel. Il couvre l’exploitation, la maintenance et le développement des infrastructures gérées majoritairement par GRDF, et par les entreprises locales de distribution sur environ 5 % du territoire.
Ce tarif s’inscrit dans un marché structuré en quatre maillons : production, transport, distribution et fourniture. L’ATRD rémunère les gestionnaires de réseau pour l’acheminement du gaz jusqu’aux consommateurs finaux. Même si le consommateur ne paie pas ce tarif directement, il le finance à travers sa facture : les fournisseurs le répercutent dans l’abonnement et le prix du kWh.
L’ATRD7, entré en vigueur en juillet 2024, prévoit une revalorisation annuelle jusqu’en 2027. Pour 2025, la hausse de 6,1 % repose sur trois paramètres définis par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) :
Cette hausse vise à garantir la viabilité économique du réseau dans un contexte de consommation plus faible qu’anticipé. Le déficit de recettes atteindra près de 211 millions d’euros en 2025. Le plafond du CRCP étant atteint, ce relèvement tarifaire est jugé nécessaire.
La hausse de l’ATRD ne se traduit pas par une augmentation équivalente de la facture globale. Selon la CRE, la hausse sur la facture TTC moyenne d’un particulier sera d’environ +1,4 %.
Ce tarif concerne tous les consommateurs, même ceux avec un contrat à prix fixe : en effet, la plupart des offres fixes excluent l’ATRD du gel tarifaire.
La hausse de 2025 s’inscrit dans la continuité de +27,5 % en 2024, due à un effet de rattrapage : recettes inférieures aux prévisions pendant l’ATRD6 (crise sanitaire, flambée des prix de l’énergie, baisse de la consommation).
Les charges ont aussi augmenté : dépenses GRDF passées de 3,3 à 3,6 milliards d’euros entre 2022 et 2024 (inflation, modernisation du réseau, biogaz). Les coûts liés à la sécurité et à l’entretien restent incompressibles.
La consommation de gaz baisse fortement : entre 2020 et 2023, recul moyen annuel de -4,4 %. Cette baisse alourdit les coûts fixes par abonné et alimente un cercle vicieux : plus les tarifs augmentent, plus les consommateurs se détournent du gaz. D’ici 2027, GRDF prévoit encore une baisse de -2 % par an des abonnements.
La hausse au 1er juillet 2025 révèle donc un défi plus large : comment maintenir un réseau viable face à la baisse de la consommation et aux enjeux de la transition énergétique ?
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